Une voie d’accès à la classe moyenne pour des millions de travailleurs

6 septembre 2022

Par Bea Bruske, tel que publié dans The Province*

Si vous aimez ne pas travailler en fin de semaine, avoir une semaine de quarante heures et avoir droit à une pension de retraite, à une indemnisation pour accident du travail, à des congés de maternité ou à tout autre résultat de la négociation collective, vous pouvez en remercier une recruteuse ou un recruteur syndical.

Le fait est que sans les contributions du mouvement syndical, les travailleurs et travailleuses du Canada n’auraient pas ces protections, entre de nombreuses autres. Or, elles n’ont pas été obtenues sans effort. Les travailleurs et travailleuses ont dû lutter bec et ongles pour remporter chaque victoire et réaliser chaque progrès au cours de la longue marche pour les droits du travail.

Actuellement, l’inflation augmente à un rythme effréné tandis que les salaires accusent de plus en plus de retard par rapport au coût de la vie. Les travailleurs et travailleuses et leurs familles ont du mal à faire bouillir la marmite, à maintenir le toit sur leur tête et à payer toutes sortes d’autres dépenses essentielles telles que les frais de transport et les médicaments.

Mais ce ne sont pas tous les membres de la société qui souffrent. Pendant que leurs employées et employés peinent à joindre les deux bouts, les entreprises d’alimentation, pétrolières, gazières et autres réalisent plus de profits que jamais. La recherche du profit de ces entreprises, qui stimule l’inflation, a même donné naissance à un nouveau mot : greedflation.

Des PDG milliardaires empochent des profits record alors que les salaires versés par leurs entreprises accusent un retard par rapport à l’inflation. Le président de Loblaw – pendant qu’il faisait de fortes pressions politiques contre le salaire minimum de 15 $ l’heure – a engrangé environ 5 100 $ par heure l’année dernière. Entre-temps, Loblaw a vu ses profits augmenter de 40 % au cours du premier trimestre de 2022.

Dans le cadre d’une autre manifestation de greedflation, les quatre sociétés pétrolières les plus grandes du Canada ont vu leurs revenus presque tripler en 2021, réalisant 12 milliards de dollars de revenus nets seulement au cours du trimestre le plus récent.

Les riches n’ont jamais été aussi riches. Et nous savons qu’ils ne renonceront pas à leurs méga-profits sans se battre. Les PDG des milieux financiers, l’élite patronale et leurs amis en politique essaieront de vous convaincre que vous ne pouvez rien contre eux. Mais ils ont tort. Leur voix n’est pas celle qui porte le plus, leur position n’est pas la plus forte et ce ne sont pas eux qui ont le plus d’influence.

L’histoire du Canada nous montre, même s’il est rare qu’on l’enseigne à l’école, que ce sont les travailleurs et travailleuses syndiqués – pas l’élite patronale – qui ont tracé la voie vers la classe moyenne suivie par des millions de Canadiennes et Canadiens. Et aujourd’hui, c’est aux travailleurs et travailleuses du Canada qu’il appartient de s’unir pour faire savoir au pouvoir en place que, pour une fois, c’est lui qui doit travailler pour nous.

Pendant que nous célébrons la fête du Travail, rappelons-nous le pouvoir collectif des travailleurs et travailleuses – de tous les secteurs de la société et de toutes les communautés du Canada – de provoquer un changement positif. Nous rendons hommage aux personnes qui ont bâti ce pays et nous remercions ceux qui le tiennent aller au quotidien. Nous reconnaissons le rôle crucial que les syndicats ont joué pour assurer des salaires équitables et de meilleures conditions de travail à tous.

J’invite tous les Canadiens et les Canadiennes à défiler à nos côtés en cette fête du Travail. Aidez-nous à rendre le coût de la vie plus abordable pour tous et à créer de bons emplois, qui offrent un salaire suffisant pour vivre, des avantages sociaux et des pensions. Joignez-vous à notre mouvement croissant de travailleurs et travailleuses qui se rendent compte qu’ils méritent mieux et qui sont prêts à tenir tête aux employeurs tentant de les exploiter.

Pendant que les sociétés géantes s’efforcent de maximiser leurs méga-profits en n’accordant pas aux travailleurs et travailleuses ce qu’ils méritent, les syndicats du Canada s’efforceront inlassablement, aujourd’hui et tous les jours, de voir à ce que tous les travailleurs et travailleuses aient la possibilité non seulement de survivre mais aussi de prospérer.

*Certains des liens ne sont disponibles qu’en anglais. 

-30-

Bea Bruske est la présidente du Congrès du travail du Canada. Suivez-la sur Twitter @PresidentCLC

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Relations avec les médias, CTC
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