
Déclaration de Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada
OTTAWA –– Les syndicats du Canada se réunissent cette semaine pour leur Conseil canadien afin d’élaborer des stratégies à un moment où l’escalade de la guerre commerciale a des conséquences désastreuses pour les travailleuses et travailleurs et les collectivités du Canada.
Aux quatre coins du pays, les gens perdent leur emploi et ont du mal à joindre les deux bouts.
« La réalité des travailleuses et travailleurs est actuellement très sombre », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada. « Au cours du dernier trimestre à lui seul, 66 000 emplois ont été perdus au Canada. La croissance a chuté chaque mois pendant deux trimestres consécutifs. La guerre commerciale se poursuit sans qu’on en entrevoie la fin. Les concessions que nous avons faites pour apaiser Donald Trump n’ont rien donné. Il suffit de voir ce qui s’est passé vendredi dernier lorsque de nouveaux droits de douane américains nous ont été imposés sur les autobus et les camions. Les travailleuses et travailleurs sont encore touchés par une crise de l’abordabilité et du logement qui perdure. Les familles sont mises à rude épreuve, tout comme nos services publics et nos soins de santé. »
L’escalade tarifaire irresponsable de Trump entraîne la disparition d’investissements et de production au Canada en faveur des États-Unis, compromettant ainsi des décennies de partenariat et de coopération. Ses tactiques commerciales agressives menacent les emplois dans des secteurs clés comme l’automobile, l’acier, l’aluminium, le bois d’œuvre et la fabrication — et les travailleurs canadiens en paient le prix.
L’inflation a de nouveau grimpé, atteignant 2,4 % en septembre, avec une hausse de 4 % des prix à l’épicerie. Le budget des familles est plus serré que jamais : des coûts plus élevés pour la nourriture, le logement et l’essence pendant que les bons emplois disparaissent de leurs localités.
Les syndicats du Canada réclament une approche globale pour protéger les emplois canadiens, renforcer notre économie et soutenir les familles pendant cette crise. Cela veut dire :
- Mettre l’accent sur l’emploi et l’accessibilité économique : investir dans des projets publics et construire davantage de logements pour créer des emplois stables et de qualité et atténuer la crise du coût de la vie;
- Réparer l’assurance-emploi : moderniser l’assurance-emploi et veiller à ce que les travailleurs touchés par la guerre commerciale ne soient pas laissés pour compte;
- Protéger les services publics : ce n’est pas le moment de faire des compressions. Avec un plus grand nombre de Canadiens qui dépendent des soins de santé, de l’éducation et de soutiens communautaires, nous ne devons pas réduire les services — et nous ne devons pas augmenter le nombre de chômeurs;
- Tenir tête à Trump : imposer sur les droits de douane américains des mesures de rétorsion fortes et ciblées, y compris des droits de 50 % sur l’acier et l’aluminium américains, afin de défendre les industries canadiennes et de montrer que nous ne nous laisserons pas intimider.
« Les syndicats du Canada demeurent prêts à travailler avec le gouvernement et le Parlement pour que le Canada sorte de cette crise », ajoute madame Bruske. « Les travailleuses et travailleurs sont le moteur de notre économie et, ensemble, nous pouvons la reconstruire plus forte, plus équitable et plus résiliente. »
Il est temps de protéger les emplois canadiens, de défendre nos industries et de faire passer les travailleuses et travailleurs avant tout.